Mardi, dans les locaux du Potendal, le groupe qui a gagné un concours au 41e Festival international de la bande dessinée d’Angoulême, le week-end dernier, a présenté à la presse la double planche choisie par les membres du jury et les trophées qu’elle leur a permis de remporter.
La section aménagée du temps de travail (SATT) appartient au Potendal, une structure dédiée à l’accueil de jour d’adultes présentant une déficience intellectuelle. Sous la houlette de Ludivine Dufour, chef de service, la SATT permet à une vingtaine de personnes ne pouvant assurer un horaire complet à l’établissement et service d’aide par le travail (anciennement CAT), de pratiquer à mi-temps des activités ludiques, artistiques ou culinaires. Cela favorise la confiance en soi et l’autonomie, développe le relationnel grâce au travail en groupe et leur fait connaître diverses formes d’expression.
C’est dans ce cadre que, chaque lundi d’octobre à décembre, pendant une douzaine de séances, onze adultes ont concocté une bande dessinée, ou plus exactement une planche double racontant une histoire. Le thème de l’année était voyage dans le temps. Alain, Arnaud, Bruno, Carole, Francis, Guy, Jean-Marc, Michel, Raymond, Sandrine et Sylvie se sont attelés à la tâche sous la conduite d’un spécialiste, Jean-Michel Vanweydeveldt, graphiste et auteur de bandes dessinées. Autour de la même table, chacun a exprimé ses idées sur le sujet et réalisé quelques ébauches de dessins.
Rôles définis
Une fois l’histoire choisie et les rôles distribués, chacun a commencé à coucher sur le papier les formes, les textes et les couleurs retenues. Jean-Michel Vanweydeveldt qui finalisait et mettait en place les divers éléments.
Ce travail collectif est devenu un véritable plaisir hebdomadaire. Il a débouché sur une grande fierté puisqu’il leur a permis de remporter l’Hippocampe d’or, Prix des auteurs du 15e concours de BD pour personnes handicapées dans le cadre du prestigieux Festival d’Angoulême. Leur travail, choisi parmi près de mille autres, raconte comment, lorsque l’on perd une aiguille sur l’horloge du temps, tout se détraque et que l’espoir renaît quand l’aiguille retrouve sa place. L’originalité de l’œuvre est sa lecture en V. Mais, ce qui a séduit le jury en priorité est le message d’espoir qu’elle véhicule.
Huit personnes du groupe, accompagnées par Valérie et Sabine, leurs éducatrices, ont fait le déplacement à Angoulême en compagnie de Jean-Michel Vanweydeveldt. Ils ont reçu leur trophée des mains du maire de la ville, en présence de Franck Margerin, auteur réputé de BD et président du festival, et de Mireille Malot, présidente de l’association l’Hippocampe qui est à l’origine du concours. Ils sont revenus également avec du matériel de dessin et de peinture, des sacs de sport avec des maillots, des BD dédicacées par les auteurs et, surtout, un séjour d’une semaine pour tout le groupe dans un lieu à choisir…
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